chroniques
 
 
Désolé, je ne veux pas vous rabâcher les oreilles avec la situation au Proche-Orient (pas très proche ni très orientale en fait !) mais comme j’en reviens une nouvelle fois je profite de cette chronique pour jouer au Nostradamus.

Le problème avec cette situation c’est que tout le monde a raison…et que tout le monde a tort !

Mon voisin dans l’avion, professeur à l’Université en Judaïsme, voit ça comme ça : Oui pour l’optimisme…Sharon va rétablir l’ordre, casser les structures terroristes et les Arabes qui le veulent pourront vivre en paix sans droit de vote ni faire partie de l’armée.

Comme il dit, les juifs ont attendu 2300 ans pour revenir sur cette terre, ce n’est pas pour repartir une nouvelle fois ! Bien sûr, la palestinienne voit les choses un peu différemment ! Quand votre mari est au chômage depuis 2 ans, que vos enfants ont toujours vécu dans la misère, qu’il est impossible de rendre visite à vos parents dans le village voisin parce qu’il y a un talus dressé au milieu de la route à coup de Bulldozer et que vous devez montrer votre ventre de femme enceinte à un morveux de 20 ans armé d’un M16 sur un barrage, vous avez un petit faible pour Arafat…

Quand votre bébé est mort dans l’ambulance du Croissant Rouge après des heures d’attentes à un Check Point, que vos fils, frères et maris sont arrêtés dans des rafles, que vous n’avez plus d’eau ni électricité, que votre mère sous dialyse ne peut traverser la rue pour rejoindre l’hôpital pris au piège par un tank…vous avez la haine de l’occupant.

Bien sûr, un mort palestinien ne vaut pas plus ou moins qu’un mort Israélien. Mais une Kalachnikov ne vaut pas un missile Air-Sol lancé d’un F16….

Puisque c’est une fuite en avant, intéressons nous au futur. Que va-t-il se passer ? Plusieurs étapes :
    •    Powell arrive, les chars vont danser la valse sans se retirer complètement.
    •    Les hommes palestiniens vont être tous arrêtés, 
    •    Sharon va reconnaître à la Cisjordanie un statut spécial (dirigeants fantoches, pas de droit de vote ni de passeports), 
    •    Les Palestiniens « dangereux » (c’est-à-dire ceux qui parlent à voix haute) vont êtres parqués dans des camps de type Guantanamo dans le Néguev, 
    •    Ils seront expulsés vers la Jordanie, un « one-way ticket » évidemment, lorsque les journalistes regarderont ailleurs. 
    •    Finalement, dans 5, 10 ou 20 ans, « Arik » (Ariel Sharon) sera traduit devant le Tribunal Pénal International pour Génocide, Torture mais surtout Crimes de Guerre.

Enfin, lorsque les deux peuples auront un semblant d’autonomie, ce sera la guerre civile… de part et d’autre tant les tensions sont fortes. Comme on entend dire souvent au sujet de ce conflit : Ici, on n’est jamais trop pessimistes. C’est malheureusement vrai.
 
 
Avril 2002
One Way ticket